Trop !
Noël s'est bien déroulé, aussi bien que possible, plus blanc encore que je ne l'avais espéré. Au matin, ballade dans un marché de Noël déserté sous les flocons, le manège rien que pour nous, de jolies boules en verre de Meisenthal (leur berceau !)... Et puis les chants, les petits présents débusqués avec soin, qui ont semble-t-il atteint leur but : faire plaisir à leurs destinataires.
C'est après que c'est devenu difficile. Les "réunions" de trop. Les lamentations incessantes d'une personne qui se trouve être le seul artisan de son malheur. Des propos nauséabonds sur d'autres cultures, propos rendus encore plus crétins par trop d'alcool (dans ce cas, vite, emmitoufler les enfants et courir se nettoyer les oreilles dans le silence ouaté de la neige). Des adultes débiles qui se comportent pire que des enfants, qui les excitent, les mettent en danger et nous obligent à des fâcheries pour que cela cesse (et comme chaque année, me dire qu'il faut que je trouve un moyen de ne pas les croiser l'an prochain). Les vagues, très vagues excuses d'une bibliothécaire qui vient de retrouver en rayon le livre qu'elle m'a réclamé il y a trois semaines (mais moi, j'ai passé trois semaines à retourner la maison et à houspiller mes enfants pour qu'on remette la main sur cette fichue BD qui était bien au chaud à la médiathèque). Un cordonnier qui a dû décider, me voyant arriver, qu'il allait "bouffer de la blonde" et qui m'engueule parce que dans ma phrase d'intro (bonjour-monsieur-vendez-vous-des-lacets ?), il n'y avait ni la dimension ni la couleur des-dits lacets.
Trop d'émotions contenues, de peur qu'elles prennnent toute la place ? Toujours est-il qu'hier, je me suis retrouvée en ruisseau... L'indifférence, la connerie, l'agressivité ordinaires, je ne m'y fais pas.