Le second

La second, lorsqu'il arrive, est encore plus petit que le premier, de quoi être désemparée... mais on ne se laisse pas démonter, on lui enjoint d'être bien costaud et volontaire, et ça marche. Né aux citrouilles alors qu'on l'attendait sous le sapin de Noël, il récupère très vite de son statut initial de mini-crevette !

Avec le second, on est moins maladroit, moins anxieux et plus confiant. On ne peut plus nous prendre pour un lapin de six semaines. Lorsque la dame en blouse, un peu revêche, passe pour cocher la croix "a têté à 15h", on répond oui-oui, et on attend que notre poulot endormi daigne se réveiller et manifester sa faim avant de le nourrir. Lorsque la même nous dit : "Faut le remettre dans sa couveuse !", on répond oui-oui, et on le serre encore plus fort contre soi, dans son pyjama, convaincue que c'est là qu'il est le mieux, et tant pis si on se fait gronder.

Le second, il nous force à admettre que, si un enfant ne veut pas boire d'eau et pas manger de légumes, ce n'est pas forcément parce que ses parents ont décidé de le nourrir de gâteaux et de coca. Le second nous fait ainsi devenir extrêmement créatif en cuisine, histoire de planquer, des années durant, les légumes indésirables au milieu de recettes de galettes improbables. Le second, il nous fait bouffer  déguster du brocoli cinq fois par semaine pendant des années, avant d'accepter, dooouuuucement, de diversifier son alimentation.

Le second, il est tendre et malicieux, il a le coeur sur la main, il n'oublie jamais personne dans une distribution de bonbec', il peut aussi s'avérer parfaitement teigneux dans les mauvais jours ; il a une passion pour tout ce qui roule (d'ailleurs, ça se vérifie partout dans la maison), pour les animaux, il est champion de "Jeanclaudevandammeries" (et parfois, au petit déj', ses questions nous appellent à nous demander si vraiment, on est bien réveillé ?).

Le second, c'est émouvant pour moi de le voir chercher sa place entre ce frère si omniprésent et cette petite soeur qui nous accapare beaucoup... c'est émouvant pour moi peut-être parce que je suis une seconde.

Le second, je l'aime très fort et il a sept ans aujourd'hui !

Comments

[Des Moulins]

Très joli texte!

[mim_]

@ Mamanlit : Pareil ! Mais je ne me sentais pas trop petite ou trop grande, non... Plutôt l'oubliée ou la médiatrice (et ça a pété il y a quelques années, lorsque j'ai enfin dis que je ne voulais plus endosser ces rôles...).

[Mamanlit]

Une seconde-seconde du milieu. Le trip horrible.
Je n'étais jamais assez grande et je n'étais plus assez petite.
Bon, heureusement ça passe en grandissant !

[mim_]

@ Mamanlit : Héhé, toi aussi ? Mais une seconde dernière ou une seconde-du-milieu ? ;-)
Quant à l'âge de raison... je dirais plutôt l'âge des interrogations et du mouvement !

@ Attrapeurdereves : Merci pour lui !

@ Catherine : Merci merci ! Mais, euh, comment dire, les brocolis, il les tolère plus qu'il ne les aime... ;-)

@ Anne : Ben oui, on est quand même bien placées pour le savoir !!!

@ madame zaza : C'est vrai, avantages et inconvénients... mais cette place-là je la connais bien (les autres non ;-) !

@ eddie : merci à toi ! Oui, c'est vrai qu'il est joli garçon (je ne vais pas te dire le contraire ;-), mais il a du mal à s'en rendre compte, dommage...

@ Merci Christiane. Et toi, aussi seconde du milieu ou du bout ? :-)

@ Julie : merci merci !

@ Daphnénuphar : Côté câlins, j'ai été gâtée avec les trois... mais tout est différent. Et je reste persuadée qu'on n'est pas le même parent avec chacun de ses enfants.

[daphnenuphar]

Je suis l'ainée. Mais je viens d'avoir, enfin il y a 10 mois, une seconde. Et c'est vrai que c'est pas pareil. ça fait des calins une seconde. Et le papa est second aussi. Et c'est vrai que ça tisse des liens entre seconds.

Donc, bon anniv' au second!