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madame mim
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madame mim
13 janvier 2011

Les fantômes de Jardin

J'ai découvert Alexandre Jardin bien jeune. A vingt ans, j'ai adoré ses premiers romans qui parlaient d'amour absolu mais toujours plein de fantaisie, cet imaginaire débordant anti-quotidien qui refusait la mort à petit feu du sentiment amoureux. Et puis j'ai grandi. J'ai commencé à trouver ça redondant et mono-maniaque. Et puis j'ai rencontré un erzats de Zèbre, et dans la vraie vie j'ai trouvé ça beaucoup moins drôle. Alors Alexandre Jardin, j'ai fini par le fuir.

Mais voilà, ce  matin, je l'ai entendu à la radio. Son nouveau livre, au sujet d'un grand-père directeur de cabinet sous Vichy (ce que toute sa famille s'est efforcée d'oublier) fait déjà enfler la polémique. Je ne l'ai pas lu, ne le lirai probablement pas. Il est certainement intéressant de se poser la question de la responsabilité.

Mais cette émotion qui l'a privé de sa voix jusqu'à l'étranglement, ce matin, elle, était bien réelle. Elle dit la difficulté de nous affranchir de ceux qui nous précèdent. De vivre notre vie sans être pollué par leurs injonctions, si pleines de bonnes intentions soient-elles. De vider nos sacs à dos des choses, bonnes ou mauvaises, qui n'appartiennent qu'à eux et que nous avons la liberté de ne pas continuer à trimballer. Cet affranchissement résulte forcément d'un chemin douloureux, jallonné de séparations et de conflits. Mais il est le prix de notre liberté.

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Commentaires
M
@ Christiane : Si je pouvais la faire aussi bien que je le dis... ;-)<br /> <br /> @ Mamanlit : Moi non plus je ne l'aime pas, ou plus. Too much. Mais il m'a quand même touchée, sans doute que la problématique me parle...<br /> <br /> @ Sophie : Merci.<br /> <br /> @ madame zaza : Bien sûr que ça donne sens, je n'en doute pas. Mais je crois qu'il m'agace malgré tout trop pour que je le lise... Tume diras, si te le fais ?<br /> <br /> @ Des Moulins : Comme je le disais, cette "poésie" des débuts, la vivre en vrai, j'ai trouvé ça surtout fatigant et aliénant. Je n'ai pas eu le coeur de le redécouvrir après cette expérience qui s'est soldée difficilement. Et je ne pense pas que je le relirai. Mais tu as raison de te poser cette autre question dela réalité... ou non.
D
Moi aussi, j'ai cultivé la poésie Jardin longtemps... avant de lui tourner le dos... et de le redécouvrir "Quinze ans après"... J'aime la façon dont sa philosophie de l'amour a évolué.<br /> Quant au personnage en lui-même, je reste dubitative. Je me souviens de la polémique liée au "Roman des Jardin", que je n'ai pas lu. Et rebelotte. Je ne sais s'il dit vrai ou non. Et je crois que je préfère ne pas le savoir.<br /> Merci pour ce billet, avec cette jolie réflexion.
M
Comme toi, j'ai beaucoup aimé... au début... avant d'être écoeurée, de le trouver fatigant... <br /> Je ne sais pas si je lirai ce livre... peut être... parce que ce lien avec les générations passées donne probablement un sens à ses obsessions. Beau billet
S
J'aime ce billet et la réflexion qui en découle...
M
J'avoue, je n'aime pas Jardin. Je ne l'ai jamais aimé. Alors du coup, je n'arriverai même pas à l'écouter.<br /> Il est "trop" pour moi.<br /> Paradoxal puisque moi aussi j'écris sur moi.<br /> Mais bon, je ne suis pas simple comme fille.
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